L’Amérique l’an zéro
par Daniela Hurezanu
A Charlie Chaplin, le
dernier Américain triste
Charlie s’arrêta devant la porte ornée de petits bonhommes qui
représentaient Père Noël, malgré le fait qu’on fût en plein été,
et fit un effort pour lire l’inscription suspendue au-dessus: “Ici
le bonheur est un devoir.” Il toucha ses moustaches en signe d’approbation--comment
pourrait-on ne pas être d’accord avec une telle devise?--et frappa
au-dessous de l’endroit marqué par un cercle pour l’opération
respective: “Knock!” La porte s’ouvrit dès le premier coup, et
pour la première fois dans sa vie, il pensa au miracle de
l’enchaînement cause-effet qui fait qu’un coup à la porte soit
suivi par l’ouverture de celle-ci sur un monde inconnu
jusqu’alors. La femme qui était à la porte aurait pu être très
belle, si quelque chose d’essentiel ne lui avait pas
manqué--Charlie ne put pas dire quoi dans l’intervalle de quelques
secondes où il la regarda. Elle était grande, avec la peau du
visage très lisse, et émanait une sorte de
perfection...architecturale, pour ainsi dire, qui porta Chaplin à
se demander si une telle femme pouvait avoir des organes
internes. Entre temps, la femme lui avait fait signe de la
suivre, et il se conforma. Ils arrivèrent dans une salle
d’attente, et la femme lui dit, après l’avoir invité à s’asseoir
et après s’être assise elle-même: “Madame la Directrice vous
recevra dans quelques minutes.” A cet instant, Charlie comprit
pourquoi son visage avait cet air bizarre et légèrement inhumain:
c’est qu’elle souriait constamment, ou plutôt que son sourire
faisait partie de sa physionomie comme le sourire fait partie du
visage d’une poupée. Il se dit qu’il aurait été poli de lui
rendre son sourire, et imprima une commande aux muscles de son
visage qui, par le même phénomène banal et à la fois miraculeux de
l’enchaînement cause-effet, se mua en un timide sourire. Mais
comme il ne vit aucun changement sur le visage de la femme, qui ne
souriait ni plus ni moins qu’elle le faisait depuis qu’elle avait
ouvert la porte, il cessa de sourire presque instantanément, puis,
curieux de voir si ça allait changer quelque chose, il sourit de
nouveau, puis cessa de sourire, sourit, ne sourit plus, etc.,
etc., et répéta l’exercice pendant deux minutes. Il décida de
vérifier le phénomène cause-effet sur un être humain, et dit:
--Vous avez une bouche...Vous mangez?
--On
mange très bien ici, répondit la femme. Une nourriture saine et
équilibrée, 2000 calories par jour.
“Aahaa! Elle doit avoir un estomac.” Il se rappela qu’il avait
un bonbon enveloppé dans un bout de papier qu’il tira de sa poche,
et mit trois minutes à faire sortir le bonbon qui s’était collé au
papier. A la fin, il l’offrit, victorieux, à la femme qui, pour
la première fois, rétrécit son sourire et refusa avec dignité:
--Non, merci.
“Tant
pis pour elle,” se dit Charlie et mit le bonbon dans la bouche.
--Dites, recommença-t-il en suçant le bonbon avec volupté, comment
se fait-il que vous avez des Pères Noël à la porte en plein été?
--Oh,
c’est simple, répondit la femme qui retrouva à l’instant son
sourire. Ici on fête Noël chaque jour.
Et
elle l’embrassa du regard, un regard bleu, d’une immensité
océanique, où il se noya comme une grenouille renversée.
--Ah,
dit-il du fond de l’océan, et fit un mouvement de la tête pour
indiquer qu’il comprenait entièrement. Ah, répéta-t-il.
La
porte s’ouvrit brusquement et une femme plus âgée que la première,
et qui portait son sourire avec une dignité proportionnelle avec
son âge, apparut dans le seuil:
--Bonjour, Charlie. Entre.
Encouragé par le tutoiement inattendu, Charlie glissa dans la peau
donjuanesque qu’il portait toujours avec lui pour des occasions
pareilles. Par un clin d’oeil, il voulut transmettre à la porteuse
du sourire que sa familiarité n’avait pas passé inaperçue. La femme
le fixa pour un instant, puis, sans changer d’expression ou de
sourire, lui fit signe de s’asseoir pendant qu’elle pérorait:
--Tu es
peut-être surpris par ma familiarité. Ici tout le monde se tutoie.
C’est une règle que nous avons adoptée pour éliminer toutes les
inhibitions. Maintenant, avant que je te montre ta chambre, je dois
te poser quelques questions pour le dossier et le profil
psychologique.
*
Chaque
soir, il se rendait à la salle de gym pour le cours de musculation.
Dans la section A il y avait ceux qui venaient avec leurs chiens,
dans la section B, ceux qui étaient seuls, comme lui. Mais Charlie
préférait faire de l’exercice avec les chiens, c’était moins
humiliant, parce qu’ils étaient les seuls à être moins musclés que
lui, et puis, il s’était toujours mieux entendu avec les animaux.
Ainsi, il courait pendant dix ou quinze minutes, un chien à sa
gauche et un autre à sa droite, tout mignons, avec des chaussettes
tricotées, eux aussi en train de courir sur le tapis roulant. Après
dix minutes, tout en sueur, il s’arrêtait pour cinq minutes, les
yeux fixés sur l’écran de la télévision, comme sur un vide bleu qui
l’arrêtait de se décomposer en mille pièces. Il tremblait de tout
son corps, le coeur lui battait en un rythme assourdissant, et
par-dessus le marché, les chiens se moquaient de lui, les langues
pendantes et un rire comme un défi sur leur visage de chien. De
temps en temps, il regardait ses autres partenaires humains
d’exercice, et il se sentait d’une autre race, avec ses jambes
squelettiques et blanches. Ils couraient ou marchaient sans
interruption sur le tapis pendant quarante, cinquante, soixante
minutes, les yeux dans le vague, grands ouverts et cependant comme
fermés, les images de l’écran devant eux changeant l’une après
l’autre, si vite, qu’elles avaient l’air des rivières sorties d’un
tube de couleurs.
Le
matin, il se rendait à la séance de psychanalyse. Madame Lheureux,
toujours en un tailleur impeccable, l’approchait, ses rondeurs
contenues par la raideur du tailleur, comme une chaudière sous
pression. Charlie entrait dans son bureau, tout ému, ému par les
fauteuils en cuir, par le mélange de bois et de plastique dont les
murs étaient faits, par les feuillages énormes des pots aux fleurs
suspendus aux murs, d’un vert violemment cru, qu’il avait touchés
pour un instant pour sentir leur vie délicate de plante, et au lieu
de cela, il avait rencontré le tissu d’une origine difficile à
préciser, mais qui le faisait dévisager perplexe ce miracle de la
nature sans nature. Un jour, il faillit laisser ses dents dans une
pomme en plastique, luisante et avec des reflets cuivrés, faisant
pressentir une consistance juteuse. Il se débarrassa de la pomme en
la jetant dans sa poche.
--Comment allons-nous aujourd’hui? demanda Madame Lheureux.
Il tressaillit, car depuis quelques
secondes il était perdu dans le déchiffrement des affiches d’où
belles dents, visages heureux en train de proférer des formules
magiques comme “As-tu souri aujourd’hui?,” “Une émotion bien
contrôlée est le début de la sagesse,” et les invariables “sept
conseils pour le management émotionnel, une respiration sans odeur
et des fesses plus fermes en trente jours” se côtoyaient dans une
sorte d’orgie scientifique, si le lecteur veut bien imaginer cela.
--Voyons, continua madame Lheureux sur le même ton,
pourquoi sommes-nous si tristes? Raconte-moi tout! Et surtout, ne
me cache rien de ces mauvaises choses que tes parents t’ont
faites…Il y a des sujets qui pensent que ce serait une trahison
contre leurs parents que d’avouer ces choses, mais finalement tous
finissent par avouer. La seule trahison c’est de garder quelque
chose pour soi. Crois-moi, dis tout et tu te sentiras mieux après!
Et si tu ne te rappelles rien, pense encore et encore, et un jour tu
finiras par te rappeler.
*
Un matin, comme il trouva trop froid le café qu’on lui
servit dans la chambre, il sortit dans le couloir plus tôt que
d’habitude et, pour une seconde, juste une seconde, il vit une
silhouette qui disparaissait au coin. Ce ne fut qu’une seconde,
mais le frou-frou de sa jupe, longue jusqu’à la terre, lui resta
imprimé dans la mémoire, aussi bien que sa chevelure riche et
l’éclat du noir brillant de ses yeux. Il demeura pensif pendant
quelques secondes, puis l’oublia. Mais cette scène revenait de
temps en temps des plis de cette mémoire capricieuse, comme un
papillon de nuit en train de se heurter bêtement contre les murs, et
incapable de sortir à la lumière.
Trois jours après, il était assis sur un banc, en train
de lire le journal de la maison, le seul qu’on y trouvait, Le Nid.
Il y était complètement absorbé, quand il entendit le rire d’une
jeune fille non loin de lui.
Il
releva la tête et resta ébloui. L’apparition était là, avec ses
yeux noirs et son sourire lointain, si proche et si éloignée qu’il
voulut la toucher pour se convaincre qu’il ne rêvait pas. Mais, à
l’instant il fut frappé en pleine tête par un ballon, et, avant
qu’il se réveille, l’apparition fut près de lui, ne cessant de
s’excuser avec sollicitude. Ses mots le frôlèrent comme un murmure
d’abeille, délicat mais complètement dépourvu de sens, et tout ce
qu’il put faire, comme il était trop paralysé d’émotion pour parler,
fut de montrer ses dents, récemment blanchies par le dentiste de la
maison, en un sourire si large qu’il faillit avaler sa langue.
*
Si
Charlie avait été un peu plus que vaguement alphabétisé, il aurait
pensé à Clavdia Chauchat, à ses épaules si vivantes qu’elles
semblaient avoir une existence à elles-mêmes, à son air distrait et
insouciant qui faisait penser qu’elle était soit d’une extrême
pauvreté, soit d’une extrême richesse, à la manière dont elle
ouvrait et fermait les portes, comme si elle était en train
d’affirmer ou de nier quelque chose.
Non,
Charlie ne pensait pas à Clavdia. Mais il était amoureux, donc il
était poète, et le poète en lui pensa :
“Jeune, svelte, un peu grêle comme tous les
fantômes, mais ayant ce que les fantômes n’ont pas en général, une
paire d’yeux noirs, très grands, et si noirs, si noirs…”
Oui, il était amoureux d’un fantôme qu’il ressuscitait
chaque nuit avant de se laisser ravi par l’engourdissement de la
nuit, il lui peignait lentement les sourcils, les yeux, les
pommettes, les lèvres, et tout en lui donnant la vie, il pleurait
son sort de pauvre Petit Chose non existant, son sort à elle,
le sort des yeux noirs fatigués par le travail d’une “couture
interminable; car les yeux noirs cousaient, ils ne se lassaient pas
de coudre…”. Enfin, il pleurait le sort de tous les amoureux, dont
l’amour, au milieu de l’humanité pressée, prenait l’apparence d’une
tortue renversée sur un stade où les jambes des coureurs, se
dirigeant vers l’arrivée, risquaient à tout moment de la mettre en
pièces.
Charlie ne pensait plus qu’aux Yeux Noirs. Lui, qui ne
parlait jamais, avait des dialogues interminables avec les Yeux
Noirs qui l’écoutaient, plus lumineux que le jour à midi,
toujours compréhensifs, un peu humides comme ceux des chiens heureux
de sentir la chaleur du corps du maître. La nuit, il s’endormait,
bercé par les vagues d’une mer noire comme l’encre, mais qui
l’enveloppait avec une tendresse maternelle et caressante; le matin,
il se réveillait et passait une heure à siroter son café avec
mélancolie, fasciné par sa noirceur. Il ne voyait plus que noir, et
cependant ses pas étaient ailés, comme si un tapis enchanté les
accompagnait partout, et il se sentait léger comme une pétale de
rose. Cela ne l’empêchait pas de se cogner tout le temps contre les
meubles, car il souffrait d’une myopie avancée, et la hauteur du
neuvième ciel où il se trouvait depuis qu’il aimait, n’y aidait pas.
Dix fois il avoua son amour au fantôme
adoré, l’ombre de ses pensées et de ses désirs, et dix fois le
fantôme lui répondit par un silence révélateur. Ceci le persuada
qu’il fallait mieux recourir au langage des signes, et il se tortura
la cerveau pour trouver le Signe qui aurait parlé à sa Belle. Il
finit par trouver la Chose, l’Unique, seul complément digne des Yeux
Noirs : une
Rose
d’un rouge foncé, qui aurait fait un véritable brasier dans ses
cheveux, sous son regard intensément noir. Il se glissa furtivement
jusqu’à la chambre au numéro connu, qu’il avait tant de fois évoquée
dans ses nuits d’insomnie, et mit la rose dans la serrure.
Le jour entier et tout le jour suivant, son âme fut
aussi serrée qu’un bouton de rose, n’ayant le courage ni de
s’épanouir ni de se rétrécir complètement, guettant le soleil,
indécise et inquiète. Mais, quand l’horloge battit onze heures du
soir, il n’eut plus de répit, et l’âme battant folle partout dans
son corps, il frappa à la porte des Yeux Noirs :
--Entre, répondit une voix neutre, et déjà dans un autre monde, il
poussa la porte.
Les Yeux Noirs étaient occupés à déchiffrer quelque
chose sur l’écran bleu de l’ordinateur—ce n’était donc pas parce
qu’elle brodait que ses yeux avaient ces cernes légèrement violette,
et son visage, cette pâleur charmante—et ils continuèrent à rester
dans la même position, insouciants de sa présence. Charlie devint
plus petit encore qu’il n’était, il toussa, toussa encore, fit deux
pas en avant et deux en arrière et ressuscita finalement, quand il
entendit le rire dont la seule description adéquate aurait été le
mot “cristallin”.
--A ne pas croire, dit-elle. Deux jours seulement que
je n’ai pas vérifié ces sites, et il y en a déjà neuf que je ne
connaissais pas sur le Prince Ténébreux.
Oh, l’âme de Charlie, jusque là, comme dispersée dans
chacune de ses cellules, devait bien être quelque part, car il
sentit brusquement sa présence, il la sentit qu’elle se tordait sous
ce coup inattendu, et ses lèvres s’ouvrirent en peine :
--Le
Prince Ténébreux…
--Alors, dirent les
Yeux-Noirs-si-mélancoliquement-cernés-mais-pas-parce-qu’ils-cousaient,
je peux t’aider avec quelque chose?
Charlie inspira deux fois profondément.
--Oui,
je me demandais si tu pourrais me prêter un stylo…
--Oh,
rien que ça.
*
Des
pétales de rose partout, par terre, d’un rouge foncé et
bouleversant, le sang des veines taillées, de la passion et de la
mort, sur le lit, d’un rouge orange, des pétales disposées en forme
de petits coeurs tendres et palpitants de chaleur, dans les vases,
d’un rouge mauve qui colorait les tiges élancées, d’un rouge
violemment cru qui blessait les boutons de rose, d’un rouge avec des
veines d’un rose diaphane, et finalement, le rouge lilas des
chrysanthèmes, les fleurs teintes de la dignité de la vieillesse,
elles aussi présentes, comme la troisième fée, celle qui en éternité
tourne la roue de la vie et de la mort. En un coin, dans un bocal
où la lumière coule en gerbes, un poisson à l’oeil rouge, la regarde
droit dans les yeux. Il ne bouge pas, comme figé à jamais dans
l’image merveilleuse d’un beau poisson d’or, mort d’une mort
incessante, d’une mort qui ne finit pas. A côté du bocal, un billet
: “Beaux Yeux Noirs, je ne voudrais pas que vous ayez la moindre
pensée ombrageuse ni sur l’origine ni sur la destination de cette
fleur que j’ai choisie comme très modeste preuve des sentiments que
j’éprouve pour vous. Oui, c’est moi Charlie, qui ai accroché les
roses à votre porte, et c’est moi aussi qui ai préparé pour vous ce
tapis et cette couverture de roses, les seules que vos chers membres
doivent toucher.”
C’est alors que le cri lui échappe et elle s’enfuit,
poursuivie par l’image du poisson, arc-en-ciel à l’oeil sanglant.
Elle crie et chacun de ses cris s’accroche aux murs, comme autant de
langues de feu qui s’enlacent, mordantes, autour des roses bientôt
aussi noires que les cendres. Les portes s’ouvrent et des corps
s’agitent, heureusement qu’elle est vivante, disent des voix,
heureusement…Charlie est lui aussi dans le couloir, attiré par un
cri inhumain qui semble ne plus finir, il ne comprend pas, tant de
visages et tous tournés vers lui, quelque chose est peut-être en
feu, mais ces mots tout d’un coup se démêlent du cri informe,
c’est lui, c’est lui, et il la voit, en robe de nuit, les
cheveux tombés en désordre sur les épaules, et la bouche—Dieu! Non
pas ouverte, mais comme un vide qui aurait absorbé le reste de
l’être, un vide qui lui rappelle quelque chose, sans qu’il puisse
dire exactement quoi. Et pendant qu’il essaie péniblement de se
rappeler, il voit son doigt qui le montre, impardonnable, et les
deux images, l’image cherchée et celle qui, trop présente, semble
irréelle, collent brusquement : elle est un Crocodile! Oh, mais non
un crocodile comme ceux qu’on peut encore voir dans les lacs perdus
des forêts vierges, l’un de ces carnivores entêtés dans lesquels la
nature crie de son beau cri sauvage et lunatique, non, elle, elle
est un crocodile végétarien! Oh, se dit Charlie, soudain frappé de
terreur, oh, elle a sans doute mangé mes pétales de roses. Et il
prend son bâton et son chapeau et vite, vite, vers la sortie…
Charlie
ferma la porte et prit la route qui s’étendait devant lui, comme une
autre histoire à venir, ses pas allègres suivis par la voix du
narrateur en train de finir l’histoire, de plus en plus faible, au
fur et à mesure que la silhouette du Petit Chose diminuait sur
l’écran :
Il viendra un temps où l’homme existera seulement
comme image, un temps où les amoureux feront l’amour avec
leur ombre, un temps où la Mère n’enfantera plus l’enfant, et
celui-ci grandira loin de son absence, loin de la douleur de la
séparation du
corps
protecteur, sans douleur et sans joie, un temps où l’homme sera si
détaché de lui-même que sa mort ne sera que la rentrée dans une
autre absence ou dans une autre image, un temps où les nervures du
réel, les plantes, le toucher, entreront en
clandestinité, comme un monde des catacombes oublié par les
Travailleurs de l’image,
un temps où le Mot sera puni car il renverra à l’absence, et
l’absence au corps, et le
corps au réel. Mais heureusement, heureusement, nous serons alors
beaucoup trop morts pour que la souffrance nous touche encore.
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